PLAN D’ECONOMIES RENAULT - CCSE du 29 Septembre 2020 – DECLARATION FO



Avec l’éclairage apporté par l’expertise SECAFI (expertise demandée par les élus du CCSE le 16 Juin 2020), si la question est de savoir compte tenu de la situation économique et financière de l’entreprise, s’il est urgent d’agir ?
La réponse de FO est OUI.
Si un plan d’économies est nécessaire ? La réponse de FO est OUI.

Ce Projet de plan d’économies a été construit sans que les orientations aient été partagées préalablement avec les organisations syndicales représentatives. Aucun élément précurseur ne permettait d’envisager la suppression de 15000 postes dans le monde dont 4600 en France ainsi que le transfert des activités de Choisy-le-Roi à Flins. Nous rappelons que l’accord de 2013 avait fait l’objet de plusieurs mois de discussions avant même de débuter des négociations et nous étions également dans le cadre d’un accord défensif.

Le 28 Mai, nous attendions la justification factuelle et les éléments précis qui ont motivé, ce projet du plan d’économies auxquels il est demandé la contribution de tous les secteurs de l’entreprise : Fabrication (650M€), Ingénierie (800M€) et Fonctions supports (700M€). Nous avions besoin de connaitre quel était le projet ? Pour servir quelle stratégie et quelle vision pour l’avenir de Renault ?

Quand bien même, la Direction dit qu’il n’y aura pas de souffrance sociale, dans le contexte actuel, les salariés de Choisy-le Roi ne peuvent pas se projeter et attendent depuis 125 jours qu’on les éclaire sur leur devenir. Dans un timing différent, on peut se demander si le projet d’écosystème et la transformation de l’activité de l’usine de Flins, aurait pu attendre d’être plus mature avant d’être évoqué, car aujourd’hui il n’apporte toujours pas les gages suffisants pour convaincre les salariés sur la pérennité du site. Même si Luca de Meo, dans son projet « RENAULUTION » prévoit que 20 à 30% de notre activité puisse se faire dans des domaines sans lien avec le secteur automobile traditionnel.

Durant des années, la clé de lecture de la rentabilité ont été les volumes, aujourd’hui on change de braquet et on parle de point mort. Vous nous parlez de redimensionnement de la structure en réduisant la voilure pour un objectif de 3,7  millions de véhicules au lieu des 5 millions envisagés dans le précédent plan Drive the Future. Avec la réduction des frais fixes, cette orientation a un impact qui est loin d’être neutre sur l’ingénierie et l’empreinte des usines en France.

FO considère que le dialogue social a repris ses droits avec la négociation d’un accord de méthode mais, malgré la mise en place de commissions paritaires par projet, et des Observatoires des Métiers, la réduction du nombre de managers à l’ingénierie  (span of control), la diminution des 1000 postes dans les fonctions supports…laissent présager de profonds bouleversements des organisations.

La priorité pour FO, est le maintien de l’emploi et l’évolution des compétences dans un monde en pleine mutation. La formation fera partie, sans conteste, d’une réponse à tous ces changements. Pour FO, l’important aujourd’hui est de se concentrer avec vigilance sur les impacts que cela aura sur les salariés, et cela ne peut se faire que dans le cadre de négociations comme cela a toujours été le cas chez Renault.

Nous sommes et revendiquons notre encrage dans la réalité. Nous n’avons pas participé aux décisions stratégiques qui ont mis l’entreprise là où elle est aujourd’hui. Les salariés n’ont pas à subir des décisions qu’ils n’ont pas prises et qui ont conduit l’entreprise dans cette impasse.

Le principe de réalité nous impose de ne pas signer de chèque en blanc. Nous attendons une feuille de route claire qui s’inscrive dans une stratégie à long terme, qui garantisse la qualité du dialogue social, le maintien de l’emploi avec des engagements fermes. FO compte jouer son rôle et participer pleinement à la définition de ces engagements et sera sans cesse présent pour mesurer les écarts entre ces engagements et la réalité.
Nous ne contestons pas la nécessité d’un plan d’économies, par contre, ce plan d’économies est de la responsabilité de la Direction, au même titre que les décisions qui ont été prises par le passé.

FO donnera un avis DEFAVORABLE, ça ne surprendra personne, le Figaro l’a déjà annoncé dans son édition d’hier soir, nous n’avons pas donné d’explications de notre décision au Figaro, nous avons réservé la primeur au CCSE par respect pour l’instance.


↓ FO CCSE 28 Mai 2020 – Annonce Plan d’économies : Déclaration FO faite lors de la présentation du Plan d’Economies aux élus du CCSE le 28 Mai 2020. ↓


FO CCSE 28 Mai 2020 Annonce Plan Economies FO CCSE 28 Mai 2020 Annonce Plan Economies